Moins de moyens, beaucoup d’exploits : l’US Salles, la force de la passion

19 mai 2025 | Salles | Par Killian Lemaitre - - Morais

Après une saison sportive convaincante, l’US Salles poursuit son développement avec ambition. Le club met en avant ses forces collectives, son engagement local et sa capacité à avancer avec détermination, en coulisses comme sur le terrain.

Pour savoir où on va, il faut savoir d’où l’on vient, on cultive notre histoire pour se motiver”. 

Des résultats au niveau 

L’US Salles réalise une excellente saison en Nationale 2. Le club a fini à la 2e place de sa poule, grâce à des victoires marquantes, notamment lors du derby face au RC Bassin d’Arcachon et contre Marmande. L’équipe a su maintenir une dynamique positive grâce à un groupe stable, un staff renouvelé (arrivée de Thomas Bastelica comme manager) et une politique de formation qui porte ses fruits. “On est dans les 45 premiers clubs français, l’objectif est d’y rester ou de s’améliorer”. La saison a donc été réussie dans l’ensemble : “Le bilan est positif, on est passé de 6ème (à la mi-saison) à 2ème (en fin de saison), on a retrouvé du plaisir à jouer et j’ai rencontré un bon groupe de joueurs et staff” nous confie le coach de l’USS. 

La défaite en quart de finale face au CS Vienne Rugby (24-35) n’a pas entaché l’esprit conquérant du club. Le capitaine des sangliers garde la tête haute et reste satisfait. “On fait une saison pas trop mal avec la qualification, mais on passe à travers en quarts donc on finit la saison avec un goût amère”. Conscient de l’écart avec les clubs professionnels, Thomas Bastelica reste lucide :“On n’est pas sur un pied d’égalité au niveau de la récupération avec les clubs pros, c’est compliqué de rivaliser.”

On voit qu’à ce niveau-là, on n’arrive pas à passer la marche pour aller en demi-finale, il faut faire le match parfait”.  Un idéal sportif qui est paradoxal à la situation financière du club qui vise à recoller un budget plus compétitif par rapport aux autres équipes professionnelles. Sur cet aspect plus financier, le club est sur la bonne voie depuis plusieurs mois, en relevant le budget. 

L’US Salles face à CS Vienne Rugby lors du quart de final le 13 avril 2025 à Salles. Crédit : Facebook de l’US Salles par AD Photographie.

Transformer les obstacles en tremplin

Au-delà du terrain, l’US Salles a dû affronter une période de turbulences. Une difficulté passagère, devenue un moteur. Plutôt que de plier, le club s’est renforcé. En début 2025, l’US Salles a dû faire face à une baisse de revenus due à une crise touchant ses partenaires privés, qui représentent 60 % de ses ressources. Le club a donc pris des mesures difficiles pour s’adapter. Les joueurs ont accepté de baisser leurs déferrements, mais “ça a été plutôt bien perçu, on s’est ressoudé en tant que groupe”, affirme le capitaine Brian Recher. Le président souligne l’unité du club : “On est une équipe du plus petit licencié, au plus ancien, on doit tous trouver une solution ensemble”. Le club fonctionne avec un budget de plus ou moins 1 million d’euros, principalement alimenté par des partenaires privés et le travail de 150 bénévoles, les subventions publiques ne représentant que 6 % du budget du club. 

On n’a pas les moyens pour recruter du personnel, on a un modèle économique basé sur la formation des joueurs, les bénévoles et partenaires privés nous aident  aussi pour ça”. Or, les partenaires privés, aujourd'hui, subissent la conjoncture, et le club ne peut pas toujours leur demander davantage. Pour éviter de finir l’exercice « dans le rouge », l’US Salles a su réagir bien et rapidement pour pallier à cette situation. 

Au niveau des terrains d'entraînement, du stade, du matériel et des accès privilégiés (spa, salle de musculation, récupération…), le club sallois va devoir augmenter les standards pour maintenir un grand niveau sportif. Un défi sérieux et possible afin de commencer la saison prochaine dans les meilleures conditions et pour continuer de briller et de rêver plus grand après une saison presque parfaite.

Comment relever le défi ? 

Pour l’avenir, le club investit dans la structuration : projet de centre de formation pour les jeunes, nouveaux équipements, et intégration de plus de jeunes dans l’effectif senior. Mais ces investissements pèsent sur le budget et nécessitent de nouveaux soutiens financiers d’autres entreprises partenaires, quelques points à améliorer (administratif, sportif, financier …) . “C’est quelque chose sur lequel on est en train de réfléchir, on travaille depuis plusieurs mois sur des changements administratifs, en consultant nos bénévoles, partenaires et dirigeants pour cela” explique Didier Dallet. Le club est sur la bonne voie pour remonter le budget et améliorer les bases de la structure du club : “On va essayer d’être à l’équilibre, on a diminué légèrement le budget, on recrute malin et on fait attention aux dépenses”. 

L’accueil chaleureux du public Sallois, toujours derrière le club unis, face à toutes épreuves en dehors et sur le terrain. Crédit : Facebook de l’US Salles par AD Photographie.

L’US Salles ambitieux malgré les défis 

Malgré des moyens plus modestes que les clubs professionnels, l’US Salles reste un groupe soudé et motivé pour la saison à venir. Le capitaine Brian Recher explique : “Notre objectif est de faire la meilleure saison possible et d’accrocher une qualification. On reste concentrés sur le présent, on donnera tout sur le terrain”.Thomas, le manager, partage cette ambition : “La montée est clairement notre but. On sait d’où l’on vient et ce que l’on peut accomplir. C’est un rêve, mais on travaille dur pour y parvenir.”

À Salles, beaucoup de joueurs jonglent entre le rugby et leurs études ou emplois, ce qui complique la récupération et la préparation physique. “On fait au mieux avec ce qu’on a, et cela crée une vraie solidarité au sein du groupe,” souligne Brian. L’entraîneur ajoute : “On n’a pas encore les moyens d’un club professionnel, mais l’engagement et l’envie compensent. Pour franchir un palier, il faudra structurer davantage, mais on avance étape par étape.”

Sur le plan administratif, le président Didier Dallet, à la tête du club depuis vingt ans, reste attaché à l’US Salles : “Ce n’est pas ma présidence qui compte, mais la pérennité du club. Que je reste ou non, je serai toujours derrière cette équipe.” Le club mise avant tout sur son identité familiale, où chaque membre, joueur, dirigeant ou bénévole, trouve sa place. Thomas témoigne : “J’ai été très bien accueilli, l’ambiance est chaleureuse, on se sent vraiment chez soi ici.”

Enfin, Didier Dallet tient à remercier tous ceux qui participent à la vie du club : “Bénévoles, partenaires, éducateurs, supporters, c’est grâce à eux que l’US Salles est ce qu’elle est aujourd’hui. J’espère que ce club continuera de grandir, en restant fidèle à ses valeurs”. 








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