Des hôtels pour hippocampes dans le port d’Arcachon : une initiative écologique qui porte ses fruits

Arcachon – Ce Vendredi après-midi, l’association NSA poursuit sa mission de protection de la biodiversité marine avec l’immersion de deux nouveaux “hôtels à hippocampes” dans le port d’Arcachon. Une opération menée en partenariat vec le port d’Arcachon, des jeunes bénévoles, et surtout… beaucoup d’enthousiasme !

Une initiative née il y a un an

Il y a un peu plus d’un an, NSA posait son tout premier récif artificiel à hippocampes, baptisé Pélopâtre, dans les eaux du port d’Arcachon. Ce projet pilote avait été co-construit avec le port et finalisé avec l’aide précieuse de jeunes membres de l’association. L’objectif : offrir un habitat propice au retour des hippocampes, une espèce emblématique du Bassin d’Arcachon, en fort déclin depuis plusieurs années.

Et le pari est en passe d’être réussi : « Il y a trois semaines, on a repéré trois hippocampes sur notre structure ! », se réjouit Olivier Lanardon président de l’association. « C’est énorme, surtout quand on sait que lors de plongées scientifiques dans des zones où ils sont censés se reproduire, on peut passer une heure à chercher et n’en voir que deux. »

Une biodiversité en pleine effervescence

Outre les hippocampes, les structures immergées ont vu naître un véritable petit écosystème. « Il y a une vie folle ! Alevins, limaces de mer, rascasses, anémones, araignées… », énumère-t-il. Le choix du port n’est pas anodin : « C’est un endroit abrité, sans courant fort. La structure ne s’est pas dégradée en un an, c’est idéal pour observer l’évolution de la faune. »

Deux nouveaux hôtels, encore améliorés par rapport au premier prototype, ont donc été fabriqués à partir de matériaux de récupération. Ils seront immergés à quelques mètres du premier, avec l’aide de la gendarmerie nautique d’Arcachon. « Ça pèse son pesant de cacahuètes », plaisante-t-on dans les rangs de l’équipe.

Les jeunes au cœur du projet

L’association NSA, qui signifie “Association des Nettoyeurs SubAquatiques”, ne se limite pas à la protection des hippocampes. « Notre mission première, c’est de nettoyer les fonds marins du Bassin et d’ailleurs », explique son représentant. Mais au fil du temps, des projets scientifiques sont venus enrichir leur action : cartographie de la zostère (plante marine), recensement des espèces, suivi de la réintroduction de l’huître plate…

Une dimension éducative essentielle pour les jeunes qui composent près de 20 % des membres du club. « Sur 116 adhérents, on a 16 mineurs. Les projets longs, comme le suivi des hippocampes, leur offrent un fil rouge passionnant. »

L’hippocampe, un symbole fragile

Pourquoi les hippocampes ? « Parce que c’est l’emblème du Bassin. Avant, quand j’étais petit, il y en avait partout. Aujourd’hui, leur population s’est effondrée. »

En restaurant leur habitat et en multipliant les observations, NSA espère contribuer à leur retour durable. Chaque mission de plongée permet d’identifier les espèces, de déterminer leur sexe, de voir s’ils portent des petits… Autant de données cruciales pour les scientifiques, et une fierté pour les jeunes plongeurs impliqués.



Rédaction : Damien Geffray

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